J'ai écrit Le Prince des girafes à l'issue d'une rencontre, il y a quelques années, avec une jeune fille hospitalisée en psychiatrie, dans le cadre de mon travail de bénévole à l'École à l'hôpital.
Je lui avais apporté L'Albatros de Baudelaire, et ce poème l'avait émue.
L'année suivante, je ne lui donnais plus de cours, mais elle était toujours là.
Un jour, je la saluai dans un couloir. Elle était assise par terre, le regard fixé sur le mur d'en face.
Tout à coup, elle a levé les yeux vers moi, et m'a dit : « L'Albatros, vous vous souvenez ? »